[Background] Aria Aizawa.

[HRP]Je voulais faire partager l'un de mes anciens background. Je n'ai pas utilisé ce pseudo sur HG pour éviter la confusion avec "Aria".
J'ai voulu faire un style un peu "froid", d'où les phrases courtes.[/HRP]


Lutie. La neige. Le froid. Le vent. Une fille.
Une fille. Une chevelure se confondant avec les couleurs de la neige, un regard glacial. Un coeur de braise.
Mais la braise... Ne suffit pas... pour faire vivre un coeur. Parfois, le vent souffle si fort, dans notre tête, que cette braise a envie de s'éteindre. Non. Elle ne peut pas.
Une voix douce... La voix du coeur. Une voix claire... La voix de la raison. Laquelle choisir?... Pourquoi choisir, lorsqu'on peut avoir les deux, Ou n'en écouter aucune?
Aria. Aizawa Aria était devenue une jeune femme. Une femme qui cachait sa fragilité par une froideur qui laissait parfois sans voix.

I° Enfance.

"Maman ! Maman !" disait Aria, heureuse. Elle venait de finir son ange des neiges.
"Maman ! Mamaaaan ! Regarde ce que j'ai faiiiit~!". . .
"Maman ! Mamaaaan ! Viens voir !" insistait-elle.
"Maman? Maman? Maaaamaaaan?" continuait-elle, en s'approchant de la maison.
"Mam..." s'arrêta-t-elle en écoutant une conversation mouvementée entre sa mère et deux inconnus.

"Argent" "Aria" "Six ans" "Mort" "Donner". C'est tout ce qu'elle comprit de cette discussion, du haut de ses six bougies. Fin de la conversation. Une porte qui claque. Les sanglots d'une mère. La joie du sourire d'un enfant, et son envie de vous remonter le moral. Une mère voulant protéger son enfant. Une mère devant se séparer de cet enfant. Une mère qui... ...

Aria Aizawa partit vivre chez son grand père à AldeBaran. Là bas, elle y serait en sécurité. Elle pourrait faire comme tous les enfants. Jouer, sortir, se faire des amis,... Grandir. Grandir et devenir une adulte, enfin. Devenir une adulte et retrouver ce qu'elle a perdu de si cher : Sa maman.

II° De retour vers le passé.

Le grand père d'Aria est parti il y a maintenant deux ans. Aria n'a plus six ans. Elle en a seize.
Seize ans : Le début des rêves ou la fin de ceux-ci.

Aria fit les recherches nécessaires dans les vieux livres de son grand père, afin de retrouver le chemin vers Lutie. Son rêve pourra enfin se réaliser. "Maman. Me revoilà."
Lutie n'était pas si loin d'AldeBaran, en fin de compte. Le plus long n'était pas le chemin à prendre mais de savoir lequel choisir.
Le corps d'Aria était froid. Elle tremblait. Elle se demandait si elle devrait vraiment retourner voir sa mère, après si longtemps. Elle prit le temps de s'allonger dans la neige, pour réfléchir un peu. Ses jambes et ses bras faisaient des mouvements circulaires, pour laisser appraitre un ange. "Maman. Regarde ce que j'ai fait... Un ange, si grand, mais si froid... Un ange si proche, mais pourtant si lointain. Maman..."

Elle reprit la route. Lutie. Lutie et ses lumières multicolores. Sa neige. Ce vent. Ce sourire sur le visage des gens. La légende du Père Noël et ses lutins. Lutie. La ville qui remettait le soleil dans le coeur des gens, alors qu'elle-même n'en avait pas. Lutie. Et cette fille. Cette enfant devenue adulte, et cette mère inquiète. Retrouvailles.

III° Je voulais juste te dire Adieu.

"Mamaaaaan ! C'est moi, Aria ! Je suis rentrée !". Aria avait une voix tremblante, ce jour-là. Après tout, comment ne pas avoir peur, après dix ans. "Dix ans sans toi, Maman..."
Sur un lit, une dame. Elle devait avoir dans la quarantaine à présent. Elle n'a plus ce sourire étincelant, elle n'a plus ce scintillement dans les yeux.
"Maman... Qui es-tu devenue?... Maman... Qu'es-tu devenue?... Qu'as-tu fais, ces dernières années?..."

Une vieille femme Malade, prête à rendre le souffle, et sa fille, prête à lui redonner.

"Maman...
- Je voulais... Que tu sois... Heureuse...
- Maman... Ne me quitte pas, m'abandonne pas. Pas après tout ce temps sans toi.
- Je ne voulais pas... Que tu partes... Mais... Nous aurions été séparées tout de même... Le temps a été long sans toi... Je voulais... J'espérais... Que tu reviennes un jour...
- T'as pas le droit de dire ça. Maman ! Ne fermes pas les yeux... Non... *sanglots*
- Celà fait dix ans. Dix ans que j'attends de revoir ton visage. Aria... Ah... Aria... Tu es devenue une jeune femme, à présent... J'en suis heureuse...
- Ma..man...
- A... Ar... Aria...
- MAMAN. MAMAN ! MAMAAAAAAAAAAAAAN ! T'as pas le droit de partir comme CA. Pas après TOUT CE TEMPS. MAMAAAAAAAAAAAAAAAAN !
- Ad...ieu..."

Une chambre froide. Un lit. Une dame plongée dans un sommeil éternel. Des larmes. Un chevet. Une lettre dessus. Une fille accroupie. Une fille au regard vide. Au regard froid. Au regard triste.

"Aria.

Peut être que tu ne liras jamais cette lettre. J'ai voulu l'écrire afin de libérer mon coeur. J'espère tellement qu'un jour, tu voudras revenir me voir. Peut être que je ne serais plus de ce monde, ce jour là. Peut être que tu seras en colère. Peut être que tu seras triste... Ah... Aria... Je n'en sais fichtrement rien.

Lorsque tu es partie, ma petite Aria, je suis tombée malade. Sans doute que ma tristesse a joué sur ma santé.

Aria, si tu savais comme tu me manque, ma petite fille adorée. Sans doute que tu te demande pourquoi tu as du aller chez ton grand-père... Oh, tu vas m'en vouloir, sûrement...
Ce soir là, tu avais fait un magnifique ange des neiges... Je ne l'ai vu que trop tard, malheureusement. J'aurai tant aimé voir ton sourire lorsque tu me l'aurais montré. Je ne sais toujours pas pourquoi tu ne l'as pas fait.

Ce soir là, je n'étais pas toute à toi et j'en suis désolée. Il y a eu des invités, à la maison. Ils voulaient te récupérer... Sans doute... Tu te demande pourquoi... Ah... Ca remonte... Tu n'avais que quelques mois, à l'époque... J'avais tant envie d'un enfant. J'étais seule. Seule avec pour seule compagnie... Personne.
Je voulais avoir quelqu'un, je voulais être importante aux yeux d'une personne. Ton grand père ne me parlait que très peu. J'avais si envie... D'avoir un proche... Et je t'ai vue. J'ai vu une enfant, dans les bras de sa maman. Une enfant qui était sortie de son petit cocon il n'y avait pas si longtemps. Dès que je t'ai vue, j'ai voulu que ce soit toi. Oh, Aria. Je t'ai arraché à ta famille. Sans doute aurais-tu eu une vie meilleure.

J'ai été... Si égoïste... Pardonne moi...

Ah... Si je pouvais revoir ton visage et te parler une dernière fois avant que je passe de l'autre côté, Aria, je serai heureuse...

Je prépare ton retour... Tous les jours. Même si j'en finis toujours déçue. Une petite fille de sept ans ne peut pas se rendre à Lutie comme celà. Je devrais attendre longtemps.. Avant que tu puisse le faire...

Bien..."

Le papier froissé par l'humidité des larmes, rendait difficile la lecture. Nous ne pouvions lire plus que la signature, ainsi qu'un "Je t'aime".
La douleur qu'on ressent lorsqu'on apprend que sa vie est basée sur un mensonge : l'identité de ses parents.
La douleur que l'on ressent à la perte d'un proche. Des frissons. Des bribes de souvenirs qui reviennent. Des frissons. Un coeur serré, lourd. Encore des frissons.
On a beau dire que nos véritables parents sont ceux qui nous ont élevés... On a toujours envie de savoir à quoi ressemble notre famille d'origine.
Aria, n'avait plus que jamais l'envie de vivre. Vivre pour sa mère. Vivre pour celle, qui est morte pour elle. Vivre. Avancer. Accomplir un but. Vivre sa vie.

C'est avec cette idée en tête, qu'Aria parti de la maison, laissant le corps se reposer. Qu'Aria sortit de Lutie, la neige fondant sur ses joues. Ou peut être que ce n'était que des larmes. Jamais ce blanc ne lui a parut si fade, cette neige si froide, ce vent si glacé et cet ange si triste...
Aria partait non pas avec l'envie de vivre, mais l'envie de survivre. Elle regardait un petit ourson triste, qui cherchait visiblement quelque chose.

"Toi aussi, tu as perdu ta maman? Moi, j'en ai perdu deux... Mais la deuxième ne compte pas."

C'est ainsi qu'une longue route débuta. Là où la neige fond sous nos pieds. A la recherche de l'inconnu. A la recherche de l'intouchable.